L’orignal de dernière minute

Bonjour à vous,
De retour de Matane et St-Maurice automne 2009 …je vous raconte ma petite histoire de chasse à l’arbalète et de guide à la carabine au St-Maurice…

Matane !! là ou les rêves les plus fous sont permis …Nous avions droit à un mâle et une femelle (ou l’option de 2 femelles), pour notre voyage !
Imaginez un groupe de 6 chasseurs qui auront la chance de se payer la traite, à l’arbalète … Un beau défi !
Nous nous étions fixé comme objectif, de récolter une femelle et d’attendre pour un beau mâle ….

Dès la première journée un mâle a été refusé (trop petit selon nos critères) , j’ai même eu la surprise de voir un caribou …
Donc aucune récolte, fin de la première journée !

Jour 2, un gros mâle me surprend à 30 pieds dans le bois, aucune flèche ne peut être décochée, donc aucune récolte, fin de la 2 ième journée.

Jour 3, un petit mâle avec une femelle sont dans une saline à porté de tir …Le chasseur en poste est nouveau parmi notre groupe, et, pense que la femelle est
peut-être trop petite. Il ne tire pas …Cette femelle aurait pu être abattue… Mais notre nouveau chasseur ne voulait pas décevoir notre groupe par une cueillette d’un orignal trop petit …Pas de problème, tout le monde est à l’aise avec sa décision …donc aucune récolte, fin de la 3 ième journée.

Jour 4, on ouvre tout …Aucun orignal n’est observé, juste des pas entendus derrière une saline …donc aucune récolte, fin de la 4 ième journée …Là ! ça va mal à shop !!!
Cette soirée au chalet, sera spéciale …Une atmosphère plutôt lourde y règnera …On discute de stratégie de chasse, pour le lendemain matin …

Jour 5, fin de la chasse à 8:00 hres AM !!! …Le moral des troupes est à son plus bas …Serons-nous bredouille à Matane ? Il nous reste à peine 2.0 hres de chasse …
J’imagine déjà le regard de mes clients que je vais guider à la Réserve du St-Maurice, à l’annonce de mes résultats …J’entend le silence …Et ça me semble trop lourd à supporter …
C’est un peu comme un match de hockey ou l’adversaire nous a déclassé pendant toute la partie …

On se lève a 4:00 hres ce matin là, pour libérer le chalet et tenter de conjurer le sort. J’arrive au site ou un orignal a été entendu la veille …Puis, le cri d’un mâle retenti au loin …Je sens que nous sommes en attaque à cinq pour cette fin de match. Je me dis: Mon homme, c’est la dernière chance ! je n’ai d’autre choix que d’entrer en contact avec lui. Je m’exécute …La bête semble approcher au loin, lentement…Après de multiples appels, plus rien. Je fixe ma montre, il est 7:30 hres, le sablier s’égraine trop rapidement. Déjà plus de 15 minutes de silence total …Ça y est, c’est la fin, me dis-je, l’ultime affront aura lieu dans 30 minutes …Nous serons blanchis …Perdu dans ma déprime, j’aperçois une guenille d’urine pendue à un arbre près de ma cache …Je la ramasserai en descendant et chasserai sur le chemin du retour dans les dernières minutes permises ….En arrivant près de l’arbre ( 7:35 hres), ma botte émet un bruit de succion à cause de la boue …Subitement, un orignal détale dans le bois derrière moi, en poussant des cris de mâle …Je ne peux croire qu’une bête pouvait être si prêt de moi sans émettre un bruit …Qu’a cela ne tienne…Je tiens notre dernière chance de récolte entre mes mains, la marge d’erreur est à zéro… Je longe les sapins en imitant les pas d’un orignal dans la boue, et, tout à coup, j’entrevois son panache à travers un sapin à 20 mètres devant moi …
Suis-je en train de rêver …Je lève mon arbalète et aperçois le panache de la bête dans mon télescope …Le rêve fait maintenant parti de la réalité …
L’animal s’est arrêté et attend … Je dois faire sortir la bête, sinon, c’est la fin ! Je lance une petite prière plaintive pour le charmer …Oh ! Miracle ! la bête répond et se présente devant moi, parfaitement placée …Ca y est, j’ai un filet ouvert devant moi …L’arbalète retenti et la flèche frappe l’orignal qui sursaute en courbant le dos et détale sur le champ…J’appelle de toute mes forces et fait stopper la bête …Doucement, elle entre dans le bois en marchant …L’adrénaline est à son comble ! Je lève les bras au ciel, c’est le but !!…Je me dirige en direction de mon véhicule pour retrouver le groupe …Il y a longtemps que je n’avais couru comme ça …Que dis-je, je plane en dévalant la montagne. Nous retournons sur les lieux plus d’une heure après le tir, pour tenter de trouver la bête …Mes nouvelles pointes de chasse ont fait le travail. En effet, malgré la pluie, nous trouvons du sang d’une façon régulière lors de notre recherche …C’est comme une reprise vidéo, le but ne sera accordé, que lorsque la bête sera trouvée …La bête est retrouvée finalement, environ 1000 pieds plus loin dans le bois ….Quelle soupir de soulagement à la vu de ce joyau tant espéré… 37 5/8 po de panache, nous venions de créer l’égalité dans cette saison de chasse dans les derniers instants de ce forfait…Comme au hockey !!!
Le groupe se saute mutuellement dans les bras et plusieurs cris de joie retentissent dans le bois…La joie et le sentiment de rêver, font parti de l’émotion partagée par notre groupe de 6 joyeux chasseurs …Une émotion bien unique que nous ne sommes pas prêt d’oublier ! Genre d’émotion qui lie un groupe de chasseur pour des années futures …

Nous venions de voler le match !!!
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St-Maurice: Nous sommes en prolongation …. Je rencontre mes clients à midi, la nuit a été très courte du à mon horaire trop serré. Le forfait de Matane se terminait le 2 octobre et celui du St-Maurice commençait le 3 octobre … Bref le groupe n’a pas récolté de bête en ce premier matin.. Ouf !! Le sort, fait qu’ils m’ont attendu…C’est la consultation pour la stratégie de chasse en après-midi …La présence d’orignaux a été remarqué le matin, par notre groupe dans une portion du secteur …
Nous décidons de mettre toutes les forces de l’équipe dans ce secteur …Et à 16:30 hres Bang !!! … C’est le but !!!
C’est la dame du groupe qui récolte son premier orignal à vie, un beau mâle de 36 po….L’atmosphère est à la fête à nouveau…Ce soir là, je n’aurai pas besoin de me faire bercer pour trouver le sommeil …
L’année 2009 aura été une saison de chasse a l’orignal que je ne suis pas prêt d’oublier !

Cordialement,
Mario Roy